Souvenirs (1/?? et 2/??)

Citation :

Matin du 27 Mortis 1225 :

Nous étions tous stationnés dans une petite ruelle débouchant sur l’Avenue Royale. Malgré le froid et l’humidité ambiante, nous étions peut-être quarante-cinq ou cinquante, je ne sais plus.
Tout le monde finissait les préparatifs de l’attaque sur le palais du despote oltharien. Notre objectif était de couper la tête d’Hatian 1er qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis une vingtaine d’années.
A la tête de notre troupe, se trouvait le chevalier Balgur, l’homme à qui j’ai prêté mon serment d’écuyer ainsi que mon mentor. Malgré son âge, je trouvais qu’il avait tout d’un grand général. Cependant, depuis le conflit des Balmhars, il avait perdu l’estime du Roi et leurs idées divergeaient.
A cette heure matinale, il passait en revue les quelques hommes qui avaient décidé de le suivre, voyant en lui un homme meilleur que l’homme assis sur le trône.

J’étais assis dans un coin, en attendant qu’il finisse son inspection. Je n’avais pas d’autre tâche que de rester près de lui, pour qu’il me protège. En effet, Balgur avait refusé de m’emmener et m’avait recommandé de rester chez mon père, mais je ne pouvais pas abandonner l’homme auquel j’avais prêté serment, mais surtout, j’avais un autre motif pour vouloir aller au combat.
Ma mère, qui avait quitté mon père il y a maintenant sept ans, s’est remariée avec Hatian. Pour moi, il fut celui qui me vola ma mère et la femme de mon père… En effet, depuis son départ, nous ne l’avions jamais revu.
Au bout de nombreuses supplications, j’obtins de lui qu’il m’emmène avec lui, à condition de rester calme et prudent.

C’est pendant que je m’abandonnais à ces pensées que Balgur vint.

« Aegidius… Ca va ? »
« … Oui, je vais bien… »
« Bien… Lardell ne devrait pas tarder à lancer le signal. Sois prêt. »

J’acquiesçai, me relevai et me préparai, à l’instar des autres soldats.

Quelques minutes plus tard, un soldat vint voir Balgur, en courant.

« Seigneur Balgur, c’est le moment ! »
« Bien. Espérons que cette entreprise ne sera pas vaine. »

Balgur prit la tête de la troupe, qui se dirigea vers l’entrée du château. Les portes étaient grandes ouvertes. Je pénétrai dans l’enceinte du palais royal, aux cotés de Balgur. Je transpirai, et mon cœur battait la chamade… C’était mon premier grand combat aujourd’hui.
Le bataillon traversa la cour détrempée, en silence. Les portes en face de nous étaient également ouvertes, grâce aux soldats infiltrés. Les gardes royaux avaient été neutralisés, soit avec de la drogue, soit avec un gourdin.
Une fois dans le hall, Balgur arrêta la troupe.

« Bien, nous en sommes arrivés à la moitié de notre parcours. Néanmoins, nous sommes peut-être trop nombreux pour poursuivre jusqu’à la chambre du Roi. De plus, j’aurai besoin que certains d’entre vous sécurisent certains endroits. »

Je regardai alors Balgur établir le rôle de chacun des hommes. C’est alors que je pensa au Roi, à mon beau-père, et son rôle dans tout cela.
Sa folie des grandeurs, cette volonté de restaurer la puissance magique d’autrefois pour être une nation forte et influente. Tout cela avait mené Balgur et de nombreux gens à se dresser contre le tout-puissant pouvoir royal, au risque de perdre la vie.

« Aegidius ! »
« Oui ? » répondis-je, sortant de ma rêverie habituelle.

C’était Balgur qui m’appelait.

« Nous pouvons repartir en direction de la chambre du Roi. Tu es sûr de vouloir venir ? »
« Je ne peux pas reculer à ce stade. »

Nous montâmes les escaliers avec, aux côtés de Balgur, Lardell, Bezevoi et quelques autres compagnons d’arme les marches qui menaient aux appartements royaux.
Comme prévu, les couloirs étaient déserts. Nous avancions lentement mais sûrement vers la chambre.
Une fois arrivé devant, Balgur nous arrêta d’un signe de la main. Il s’avança vers la porte et l’ouvrit doucement. Au bout de quelques minutes, il nous fit signe d’entrer.
La pièce, très bien meublée, était éclairée par un foyer de braises rougeoyantes, qui faisait apparaître sur les murs des silhouettes difformes.
Balgur s’approcha du Roi, et dégaina son glaive. Après avoir inspiré et expiré profondément, il lui toucha l’épaule.

« Levez-vous, Majesté, et rendez-vous. »
« Balgur, vous n’êtes pas très perspicace… » répondit Hatian, d’une voix parfaitement éveillée, en repoussant la couverture qui le couvrait.

Il était habillé en tenue de combat, épée au flanc.

« Bien, vous êtes piégés. » lâcha-t-il avec un rictus.

Un bruit d’armures retentit dans le couloir. Je me retournai et vis que nous étions entourés de gardes royaux. Pris de panique, je regardai Balgur.
Surpris, il regarda Bevezoi s’approcher de lui et du Roi.

« Tu nous as trahis… » murmura Balgur.
« Non, c’est toi qui nous as trahi. Trahi le monarque de ton pays, et ton pays ! Je ne pouvais laisser un félon faire ça. » dit-il en souriant d’un air pervers.
« Assez parlé ! Bevezoi, accompagnez le traître Balgur et ses hommes dans les cellules, afin qu’ils puissent dormir un peu avant leur jugement. »

Vous en pensez quoi ? ^^"

*applaudit* =D

Bien joué chef

Citation :

Soir du 27 Mortis 1225 :

L’on vient de nous annoncer nos peines respectives. La plupart des soldats ralliés à Balgur seront pendus à l’aube en place publique ou décapités, afin de montrer l’exemple à la population.
Quant aux soldats, comme moi, qui ont accompagné Balgur, nous allons servir de cobayes pour une nouvelle méthode d’exécution.
Quant à Balgur, personne ne savait ce qui allait lui arriver. En effet, Bevezoi l’avait emmené afin de "parler".
Je regardai autour de moi. Les visages ne sont guère souriants. La plupart des hommes sont effondrés, quelques-uns pleurent.
D’autres prient Vanilius et Willanjis pour que ces derniers leur accordent plus de temps pour vivre.
Je soupirai. Demain matin, je serai exécuté comme exemple et comme cobaye. Ca m’effrayait mais bizarrement, je restais calme.

On nous servit le "repas du soir", qui était constitué d’un bouillon de légumes et de pain rassis. Malgré ce menu frugal, je mangeai peu. L’angoisse me tiraillait les entrailles. Je décidai donc de me coucher.

Je fus réveillé très tôt le lendemain, à cause d’un soldat qui gueula à la porte de la geôle. Il l’ouvrit et avec d’autres gardes, ils nous embarquèrent en direction de la mort. Les condamnés à mort par pendaison ou par guillotine furent emmenés hors des prisons, à la surface. Je fus emmené avec Lardell et les autres vers un étage inférieur.
Un long couloir se dessinait malgré l’obscurité. Pendant que nous marchions, je commençais à voir une porte au bout de ce corridor.
Elle était en fer, et semblait lourde. Une petite ouverture à hauteur de vue laissait passer une lueur verdâtre.
Les soldats ouvrirent la porte, et nous entrâmes. Ce que j’y vis me glaça d’horreur.

Des tubes de verre étaient accrochés au mur. Tous étaient remplis d’un liquide mais dans certains, on y distinguait des silhouettes humaines.
Un coup de pied au derrière me tira de ma rêverie. Je regardai froidement le garde qui m’avait frappé et j’avançai avec les autres.
La troupe traversa un pont suspendu au-dessus d’une abîme puis s’arrêta à une porte verrouillée. Le garde qui nous dirigeait l’ouvrit et entra à l’intérieur.
Des cellules de verre étaient encore disposées au mur, ouvertes. Les gardes nous forcèrent à entrer à l’intérieur, puis fermèrent les cellules.

« Les expériences commenceront en début d’après-midi. Vous avez le temps de faire votre examen de conscience. » dit l’un des gardes, avant de fermer la porte de la prison.

Plusieurs heures plus tard, les premiers prisonniers furent emmenés par les gardes, en-dehors de la prison. Je tentai de m’imaginer les supplices auxquels ils seraient confrontés, mais les hurlements qui commençaient à se faire entendre ne m’avaient préparé à ça. Ce n’est seulement quand un des nôtres revint en fin de journée que je vis le résultat des expériences.
L’homme était comme écorché vif. Des plaies béantes saignaient et il semblait avoir un bras cassé. Il bavait et il semblait un peu fou, avec ses yeux exorbités.
Lorsque les gardes le jetèrent dans sa cellule, il murmura quelque chose d’incompréhensible, puis il me regarda fixement.
Je le regardai dans les yeux, puis je vis le pendentif qu’il portait au cou et reconnus le fou.
C’était Lardell.

Plusieurs jours passèrent. Lardell avait été une nouvelle fois emmené en compagnie d’autres prisonniers afin de subir une nouvelle torture. Seuls deux hommes revinrent, dans un état similaire à celui de Lardell, qui n’était pas revenu.
Il ne restait plus grand monde de valide. Il y avait moi, un homme et une femme.
On semblait être les derniers à passer.
La porte s’ouvrit, et un homme soutenu par un garde entra. Sans un mot, le garde enferma le nouveau venu dans un tube, face à moi. Le soldat me regarda, sourit et sortit.
Le nouveau était dans un état pitoyable. Ses cheveux avaient été rasés, son visage était balafré et il était borgne, et il avait perdu son avant-bras droit.
Il semblait malgré tout vivre, car il releva la tête. Il regarda dans ma direction puis plia les yeux.

« C’est toi Aegidius ? » demanda-t-il d’une faible voix.
'Cette voix…' pensai-je.
« C’est vous, Balgur ? »

Il hocha la tête.

« Je suis heureux de vous voir en vie, Balgur ! » criai-je, ému.
« Moi aussi, je suis content de te voir, même si ce sera bref… »

La porte s’ouvrit à la volée, et Bevezoi entra, un grand sourire affiché sur sa face. Lorsqu’il vit Balgur, ce dernier prit une fausse expression de surprise.

« Holà ! Quel ravage ! Je n’imaginais pas cette technique aussi puissante ! »
« Ferme-là, hypocrite… » répliqua Balgur, faiblement.

Ce dernier fixait Bevezoi, son œil fulminant de colère.

« Bien bien… Balgur, tu crois nous avoir dit tout ce que tu savais ? »
« Oui… Maintenant, relâche l’enfant… » murmura-t-il en me désignant d’un geste de la tête.

Bevezoi me regarda.

« Lui ? D’accord, il sera libéré… après que tu m’aies révélé son secret ! »
« Mon secret ? » répétai-je, étonné.
« Non… Je ne peux pas faire ça… »
« Vraiment ? » demanda Bevezoi, en dévoilant un rictus pervers.
« Vraiment… »

Bevezoi rit puis s’arrêta brusquement. Il plongea la main dans sa poche et sortit une clé.

« Très bien ! Tu vas crever comme un chien et le jeune garçon aussi ! »

Il ouvrit la porte et se prépara à prendre Balgur de force, mais ce dernier lui décocha un violent coup de pied dans le menton, ce qui le projeta à terre.
Balgur sortit de son tube de verre, s’approcha de Bevezoi qui était encore un peu sonné, et le frappa avec un coup de pied dans la tempe.
Le soldat oltharien eut un spasme et s’immobilisa. Il semblait évanoui.

« Bien joué Balgur ! » dis-je.

Balgur ne répondit pas. Il ramassa la clé, ouvrit ma cellule puis me dit.

« Aegidius, fuis immédiatement ce pays. Tu es en danger à cause du don que tu possèdes, enfoui dans ton âme. »
« Quel don ? »
« Tu le sauras plus tard, vas t’en ! »
« Tu ne viens pas ? »

Balgur se tut. Je lisais déjà la réponse sur son visage défiguré.

« Je suis un homme condamné, Aegidius. Tu le sais aussi bien que moi, je te sortirai jamais vivant d’ici. »

Je ne répondis pas. Je ne voulais pas le quitter aussi brusquement, ce que Balgur devina.

« Ecoute… Vis ta vie, et vis pour moi. Quand je mourrai, je te fais le serment à Donblas de veiller sur toi. »

Il me donna une tape dans le dos.

« Allez, bonne chance, Aegidius, et deviens fort. »

J'adore ^^ Fait quand meme attention a quelques repetitions =)

Quelle super citation jen ai eu vraiment du plaisir a la lire felicitation!

Clr' qu'il a fallu du temps pour la lire x)

Mais je suis pas Deçu d'avoir perdu mon temps .

Félicitation Chancelier D'olthara x) =)